Une prestation emplie d’émotions

Cette année encore, les étudiants de 2ème PP se sont surpassés pour nous offrir un spectacle haut en couleur. Après une course effrénée de 24h, ils nous ont présenté 10 albums jeunesse, mis en scène pour le plus grand plaisir des 300 enfants présents.
Retour sur cette performance pas comme les autres.

10h sonnent. Les enfants sont nombreux, 300 élèves de 5ème et 6ème primaires attendent avec impatience le début du spectacle. Tous les artistes sont derrière les rideaux. Dans un mélange de stress et d’excitation, ils se préparent à monter sur scène et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour divertir et donner l’envie de lire. Le thème de cette année ? « Mes racines et mes ailes ». Un thème tout en poésie, portant à la fois sur « d’où on vient » et « où on va ».

« Sentimento » par Carl Norac et Rébecca Dautremer

L’histoire touchante d’un pantin né trop tôt

L’histoire débute avec la solitude d’un artisan, qui le pousse à créer un pantin à son image pour lui tenir compagnie. Hélas, la marionnette prend vie trop tôt ! Encore inachevée, elle ne lui ressemble en rien. L’artisan la chasse, incapable de supporter son apparence. S’en suit alors l’errance de ce pantin qui ne cherche qu’à être accepté…

Une voix off raconte son histoire, lui donnant un air de conte féerique, avant de finalement apparaître sur scène pour achever ce récit.

« Sur mon fil » par Séverine Vidal et Louis Thomas

La garde partagée à travers des morceaux de vie quotidienne

Le thème difficile du divorce et de la garde alternée est vu ici avec plein de fraîcheur. Par le portrait d’une petite fille funambule, sur le fil reliant la maison de papa et celle de maman, les étudiants nous content son histoire.

Ce sont les tracas, les pincements au cœur, les joies et les fous rires, tous ces petits moments qui créent une pièce touchante et pleine d’émotions. Celle d’une famille coupée en deux, dont les morceaux sont reliés par un fil, une petite fille.

« Et si on redessinait le monde ? » par Daniel Picouly et Nathalie Novi

Un message d’espoir pour les adultes de demain

Et si on donnait l’occasion aux enfants de refaire le monde, comment le feraient-ils ? Cette terre abimée par les plus grands, réinventée par les enfants, c’est ce que nous présente cet album. Nos étudiants tournent dans une danse hypnotique sur la scène, un globe lumineux entre les mains, et nous présentent tour à tour un nouvel univers, « sans fin ni faim ». Dans ce jeu de lumière et de poésie, on se prend à rêver. La scène se termine sur un point d’interrogation : « et toi, comment tu t’y prendrais ? », car c’est aux enfants que nous laissons cette grande tâche, ce beau métier, celui de réparer le monde.

« Macaroni ! » par Vincent Zabus et Pierre Richards

Un partage des souffrances du passé

Quand Roméo se retrouve chez son grand-père d’origine italienne, surnommé « le vieux chiant », cela ne s’annonce pas très bien. Entre eux deux, un fossé d’incompréhension… Mais, contre toute attente, ils se rapprochent. C’est à travers le partage des souvenirs de son « Nonno », que Roméo apprend à connaître et surtout à comprendre son grand-père.

Une pièce interprétée entre humour et émotion, qui retrace une vie pleine de regrets et de douleur, comme pour servir de leçon.

« Le petit gilet beige » par Ingrid Chabbert et Marie Lafrance

De la colère à l’acceptation

Une petite fille, avec son gilet beige, attend son père. Ce gilet, son papa le lui a rapporté d’un voyage… ou d’un mensonge. Cet ouvrage nous raconte la colère d’une petite fille qui, tous les samedis, guette la venue de son parent en vain. Ce gilet, les étudiants lui donnent une vie : il se tient à côté d’elle, semblant flotter dans le vide. Quand finalement la petite fille le jette, lâche prise, elle peut enfin passer à autre chose. Une scène forte sur l’acte de résilience : tourner la page pour revivre, n’est-ce pas aussi grandir ?

« La robe rouge de Nonna » par Michel Piquemal et Justine Brax

Un voyage en Italie

Nonna, grand-mère italienne, replonge dans ses souvenirs pour répondre à la curiosité de sa petite fille. Ce voyage dans sa mémoire prend vie devant nous, tandis qu’elle conte son enfance en Italie, sous l’État fasciste de Mussolini. Sa famille, communiste et athée, est alors prise pour cible par les Chemises Noires. Lorsqu’un jour, Nonna met une robe rouge, couleur du communisme, celle-ci lui est sauvagement arrachée par les Chemises Noires… C’est là le moment clé, celui où la famille de Nonna décide de partir vers la France pour se construire une nouvelle vie.

Tout en douceur, les étudiants nous présentent avec réalisme ces aspects tant politiques qu’humains de l’émigration.

« La croûte » par Charlotte Moundlic et Olivier Tallec

Faire le deuil

Ce livre touche à un sujet sensible, celui de la perte d’un parent. À travers les pensées de ce petit garçon, on découvre sa colère contre sa maman qui ne reviendra plus et le manque des petits moments partagés. L’histoire nous est partagée sous une lumière rouge, rouge comme la douleur, la colère, la blessure. Cette blessure sur laquelle s’est formée une croûte, qui finira par tomber, laissant place à la vie. Un récit touchant tout en sobriété, sublimé par le chant et la danse de nos élèves.

 « Un papa sur mesure » par Davide Cali et Anna-Laura Cantone

Un recrutement décoiffant

Sa maman, c’est la plus grande, la plus belle, la plus sportive, la plus intelligente… Bref, c’est la meilleure ! Alors, forcément, il faut un papa à la hauteur. L’histoire pleine d’humour de cette petite fille qui a décidé de se trouver un papa parfait. Un récit s’intéressant au thème des familles monoparentales / recomposées avec gaieté et dérision. Après tous ces critères, une simple constatation : que le papa parfait n’existe pas. Ce qui compte, ce n’est pas qu’il soit le plus fort, le plus beau, le plus intelligent… mais bien qu’il soit là pour elle et sa maman. Une histoire présentée avec énergie et bonne humeur par nos étudiants remontés à bloc.

« Derrière le mur » par Isabelle Carrier et Elsa Valentin

La peine de prison vue à travers les yeux d’un enfant

La peine de prison et son influence sur la famille est un thème compliqué et peu exploité. Cette histoire relève le défi avec un récit tout en douceur et nostalgie. Le petit garçon parle des habitudes qui lui manquent, de l’absence quotidienne de son papa. Entre remémoration de joies passées, tristesse et incompréhension, il se met à rêver aux activités qu’il aimerait tant partager avec son papa.

À l’avant de la scène, l’enfant est représenté assis dans la lumière, isolé, une lettre à la main. Tandis que derrière, deux étudiantes interprètent ses souvenirs et espoirs à travers la danse.

« Papa, maman, Anouk et moi » par Jérôme Ruillier

Une famille avec plus d’une corde à son arc

Un résumé de ce qu’est une famille, illustré par des cordes et des ficelles. Au fil de ces métaphores, nous sommes entraînés dans la vie de famille de ces quatre individus. Il y a des sacs de nœuds, on tire sur la corde, on est sur le fil du rasoir, c’est tendu ! Mais, surtout, ils finissent toujours par se retrouver pour se serrer très fort. Une façon amusante de voir les conflits familiaux et de les relativiser. Nos étudiants, recouverts de cette corde, interprètent tout en mouvement les péripéties de leur famille, le tout raconté avec humour, un brin de folie et une bonne dose de jeux de mots.

BRAVO À TOUS !

Photos de Lucille Houyoux