M : un peu de toi en quelques mots ?

La classique : Je m’appelle Adeline Dujardin, j’ai 25 ans et j’habite à Houyet.
À part cela, si je devais choisir un seul mot pour la suite de ma description, ce serait : voyages. J’adore ça ! Ces dernières années, j’en ai au moins fait 2 par an. Et entre deux voyages, histoire de financer tout ça quand même, je suis chargée de communication pour la Fédération Infor Jeunes depuis 2 ans.

 

M : Quel est ton parcours scolaire ?

J’ai commencé par étudier la logopédie, pendant 2 ans. La première année m’a beaucoup plu, et je l’ai réussie sans problème. Mais en 2e année, tout s’est chamboulé pour moi avec l’arrivée des stages, car c’est à ce moment-là que j’ai commencé à douter de mon choix ; je ne me sentais pas à ma place, je n’avais pas le métier « dans les tripes » comme on dit. Je regrette parfois ces deux années « perdues »  mais quand j’y réfléchis, il n’y a rien de perdu. Tout ce que j’ai appris m’a beaucoup intéressé, je n’avais simplement pas envie d’en faire mon quotidien pour autant. Ces connaissances ont élargi ma culture générale car j’ai appris énormément de choses sur plein de sujets différents (ce sont des études très larges !) et cela me servira certainement lorsque j’aurai des enfants.

Est alors venue l’heure de la réorientation, qui, je dois dire, m’a déconcertée pendant quelques mois. Je ne m’attendais pas à en arriver là, puisque j’avais adoré ma première année de logopédie et pensais avoir trouvé ma voie. Je me suis alors posée la question « Qu’est-ce que tu aimes déjà faire ? » mais surtout « Qu’est-ce que tu te vois réellement faire au quotidien ? ». Et c’est là que j’ai décidé de m’orienter vers la communication au sens large puisque j’ai toujours aimé et eu des facilités à écrire, rédiger dans des styles différents, parler devant un public, argumenter, avoir un sens critique sur les visuels qui m’entouraient, etc.

 

M : Qu’est-ce qui t’a le plus marqué à l’école ?

La diversité des cours, qui va de pair avec le fait que le diplôme en Relations publiques ouvre pas mal de portes bien différentes. Cette diversité a vraiment du bon, mais certains jours ça peut aussi être déconcertant … surtout quand on avait commencé des études qui ne laissaient pas place au doute : logopédie, on finit logopède, point final ! En RP c’est tout le contraire, rien n’est défini fermement.

 

M : Un professeur t’a spécialement marqué ? Pourquoi

Malheureusement, on est toujours davantage marqué par le(s) professeur(s) qui a(ont) impacté négativement notre parcours que par ceux qui l’ont effectivement rendu plus agréable. C’est bien dommage, mais je tiens à marquer ma reconnaissance aux nombreux professeurs qui ont été à notre écoute, qui ont favorisé le partage et les échanges grâce à l’esprit de proximité que l’on attend de leur part en Haute École ; et dont la motivation à donner cours nous donnait l’envie d’y assister. Ce sont des choses simples mais essentielles !

 

M : Quelles sont les difficultés auxquelles tu as été confronté durant tes études et après ?

L’éloignement de la réalité, le manque d’expertise du terrain. Faire un stage est primordial, c’est d’ailleurs cela qui m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas faite pour la logopédie. Heureusement pour moi, nous avions déjà des stages en 2e. Dans la plupart des écoles, les stages ont seulement lieu en 3e … c’est tard pour éventuellement se rendre compte qu’on s’est trompé de voie ! Dans l’autre sens, c’est également tard pour « enfin » avoir la confirmation que l’on est fait pour ça ! Et fatalement, lorsqu’on sort des études, on ne se sent pas hyper armé avec un seul stage derrière soi …

 

M : Dirais-tu que la HEAJ t’a bien préparée au marché du travail?

Cela rejoint ma réponse précédente. Il est difficile de bien préparer au marché de l’emploi sans proposer un maximum de stages. À la décharge de l’HEAJ, c’est comme ça dans la plupart des écoles, il faut bien « caser » dans les programmes les heures de cours théoriques. Je pense également que le secteur de la communication fait typiquement partie de ceux qui s’apprennent davantage sur le terrain, ce qui ne doit pas aider l’élaboration de programmes académiques. Mais peut-être faut-il parfois réévaluer la pertinence de la présence de certains cours théoriques dans la grille horaire face à un manque d’heures pratiques dans cette même grille ? J’ai déjà eu de bons échos d’étudiants d’années inférieures à la mienne en ce qui concerne la création de nouveaux cours, l’arrivée de nouveaux professeurs avec de nouvelles expertises en communication, la volonté de nouvelles perspectives, … c’est chouette, ça va dans le bon sens !

 

M : Où travailles-tu actuellement ? Que fais-tu au quotidien ?

Je travaille pour la Fédération Infor Jeunes, en tant que chargée de communication externe. Certains connaissent peut être ce qu’on appelle « les centres Infor Jeunes », et bien je ne travaille pas au sein de l’un d’entre eux (il en existe 15, dispersés sur toute la Wallonie) mais bien pour l’organisation qui les fédère. Concrètement, je gère donc toute la « communication sortante » de la Fédération. Je gère les réseaux sociaux, les relations avec la presse, les partenariats, la présence d’Infor Jeunes sur les salons et autres événements, je rédige des contenus pour le site internet et je tiens celui-ci à jour avec l’aide d’autres collègues,… En dehors de la direction bien sûr, mon poste est peut-être le plus central de la Fédération, car pratiquement toutes les actions nécessitent une communication, ou découlent d’une communication précédente ; ce qui fait que je suis de près ou de loin énormément de dossiers, et suis amenée à donner mon avis ou un coup de main sur la majorité d’entre eux.

 

M : Est-ce que ton métier te plait? Quels sont ses atouts selon toi ?

Cette fois je peux le dire, j’ai trouvé ma voie ! Je me sens vraiment à ma place, et j’ai bien évolué en 2 ans. Cette évolution a été permise par la diversité de mon boulot, qui en est d’ailleurs le véritable atout. Je n’ai pas l’intention de quitter mon poste de sitôt, mais je dis toujours que je suis en train de me constituer un super CV pour l’avenir !

En seulement 2 ans et pour mon premier travail, j’ai déjà pu développer une belle expertise en ce qui concerne les relations avec la presse. Je ne compte déjà plus les interviews auxquelles j’ai répondu, que ce soit pour la presse écrite, pour la radio ou la télévision, enregistrées ou en direct. La demande la plus impressionnante reste celle que j’ai reçue il y a quelques semaines, où l’on me demandait d’être l’invité du JT de 13h, sur RTL-TVI… ça fait un petit choc sur le moment ! 😉 Il faut dire que j’ai été rapidement lancée dans le bain, puisque 3 mois après avoir commencé mon boulot, j’étais appelée par la Première pour participer à un débat filmé et en direct, en compagnie de pointures du domaine sur lequel nous débattions. Ce petit côté stressant de mon boulot, certains jours est contrebalancé par la satisfaction apportée après avoir relevé ces challenges et m’en être bien sortie.

 

M : Comment te vois-tu dans 10 ans ?

Bonne question ! Je suis justement en pleine « crise des 25 ans », qui fait que je me pose très souvent ce genre de questions, mais je n’ai pas la réponse pour autant. J’ai déjà un super boulot, qui me permet d’expérimenter plein de choses et de me construire une expertise dans plusieurs domaines. Tout s’imbrique très bien au niveau de ma vie personnelle également. Je considère donc déjà que j’ai une situation idéale par rapport à mon avancement dans la vie. Mais pour la prochaine décennie, c’est la page blanche ! Tout ce que j’espère, c’est que je puisse trouver un moyen d’évoluer dans ma carrière sans que ma vie privée en pâtisse, car c’est très important pour moi. Aussi, je n’exclus pas la possibilité de lancer ma propre boîte … Tout est possible !

 

M : Un conseil pour les étudiants actuels ?

Soyez curieux, tenez-vous au courant de l’actualité/l’évolution des techniques de communication, exercez votre esprit critique au point de vue communicationnel au quotidien (quand vous regardez la télé, quand vous écoutez la radio, quand vous regardez une pub dans le bus ou sur votre téléphone) … Tout ne s’apprend pas à l’école !
Aussi, ne prenez pas à la légère le choix de votre stage ; comme je le disais plus tôt, c’est la seule expérience de terrain que vous aurez en sortant des bancs de l’école ! Et pour les plus chanceux, une place se libère parfois sur le lieu de stage lorsqu’on est diplômé … le bon plan !

 

M : Ton souvenir le plus marquant à la HEAJ ?

Le moment où les projets d’Erasmus ont commencé à se concrétiser. L’HEAJ propose une belle offre à ce niveau, et une grosse majorité des étudiants de mon année souhaitait intégrer le programme. Il y avait donc une effervescence dans l’air, un petit esprit de compétition car bien évidemment, cela se joue également au niveau des notes et il n’y a pas forcément de la place pour tout le monde, que ce soit dans le programme en entier ou à un endroit particulier. Pour ma part, j’ai effectivement eu la chance de partir là où je voulais : au Danemark. Une magnifique expérience !

 

M : Sur une échelle de 1 à 10, où tu te situerais en terme de bizarrerie ?

Je dirais un petit 3. Je ne suis vraiment pas du genre « décalée ». Mais j’imagine qu’on est toujours « la personne bizarre » de quelqu’un et qu’on a tous un grain de folie qui nous vaut bien un 3/10.

 

M : Décris-toi en 3 mots

– Déterminée : Quand j’ai une idée en tête … demandez à mes proches et à mon compagnon ce qu’ils en pensent ! Mais au moins, je peux dire que j’ai souvent été au bout de mes idées, aussi folles soient-elles.

– Méfiante : Je ne suis pas tellement du genre à voir le bien partout et j’ai même tendance à imaginer les pires scénarios des situations qui me tracassent. Disons qu’au moins, que ce soit dans ma vie privée ou professionnelle, je ne tombe pas de trop haut lorsqu’une situation ne tourne pas comme je l’aurais souhaitée …

– Sociable : Je me suis toujours très bien intégrée dans les différents « groupes » qui ont jalonné ma vie : à l’école, dans mes équipes sportives, aux études supérieures, en Erasmus, lors de mes jobs d’étudiante, au travail … et ça me tient vraiment à cœur ! Je déteste les conflits ; si bien que, lorsqu’il m’en arrive un, je le vis vraiment très mal. Je suis diplomate pour les éviter au maximum, mais en opposition à cela, je ne suis vraiment pas du genre à me laisser marcher sur les pieds … alors si on me pousse au conflit et que je ne l’évite pas, on a droit à une autre facette de moi, c’est sûr ! 😉

 

M : Et enfin, as-tu une devise?

« Il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets ! » Vous avez peur de regretter de ne pas avoir tenté quelque chose ? Vous ALLEZ le regretter. Faites-le ! Il vaut mieux se planter que de ne pas avoir essayé.